Oui, enfin presque. En tout cas, tu vas la ou le voir très souvent, et pendant pas mal de temps. Autant te dire qu’il vaut mieux choisir quelqu’un qui te convient…
Je te le dis tout de suite, j’ai eu pas mal de chance. Mon oncologue m’a été conseillée par une amie médecin, qui me l’a chaudement recommandée. Mais c’est elle-même qui m’a prodigué ce conseil:
« Ne la choisis pas parce que je te la recommande. Rencontre-la, vois comment le courant passe, vois comment elle t’explique les choses, vois si tu as un bon feeling. Le cancer est une maladie à long terme: tu vas la voir beaucoup cette année, et tu vas encore la voir pendant des années par après. C’est important de faire le bon choix. »
J’avoue qu’à l’époque, avec le stress qui grandissait en moi, je me serais un peu raccroché à n’importe quelle certitude, à n’importe quelle bouée. Mais j’ai une chance de pendu. Ou une très bonne amie. Ou les deux. En tout cas, la rencontre avec mon oncologue s’est bien passée, et la relation que nous avons établie me rassure, me booste et me met en confiance, et ça, c’est super important.
Quelqu’un à qui parler
Ton oncologue va devenir ta confidente (ou ton confident). DOIT le devenir. Parce que c’est à lui (elle) que tu dois scrupuleusement rapporter tout ce qui t’arrive, en bien ou en mal.
Si tu me lis depuis la Belgique, sache qu’il existe une réunion hebdomadaire un peu mystérieuse, la COM – commission oncologique multidisciplinaire, de son petit nom. Ou quelque chose du genre, en tout cas. Bref, c’est un comité qui regroupe une série de spécialistes (ceux qui s’occupent de ton cas) pour discuter ensemble de la meilleure manière d’assurer la prise en charge de ton cancer et de maximiser tes chances de t’en sortir. Il y aura ton oncologue, bien sûr, mais aussi le radiothérapeute si tu as comme moi la chance d’essayer les rayons, le(s) chirurgien(s) qui vont s’occuper de la (ou des) intervention(s) chirurgicale(s), bref, tout un tas de gens qui te veulent du bien (et qui veulent du mal à ta tumeur et à tes métastases, or, les ennemis de mes ennemis sont mes amis).
Pourquoi je te parle de ça au milieu d’une phrase? Parce que ton oncologue est la personne que tu verras le plus. C’est donc logique que tu lui racontes tes petits bobos, tes symptomes, tes effets secondaires. Sans rien oublier, même ce qui te semble insignifiant. Plus tu lui donneras d’infos, plus il ou elle pourra t’aider, discuter de ton cas à la COM avec ses confrères, adapter certains traitements, etc.
C’est aussi souvent elle ou lui qui va se trouver en première ligne pour t’annoncer les bonnes (je te le souhaite) et les mauvaises nouvelles (tu en auras aussi, crois-moi). Ton oncologue dispose des résultats de toutes tes prises de sang, de tous les IRM, scanners, PETscans, biopsies, examens divers et variés que tu pourrais faire dans le cadre de ton cancer. D’où l’importance d’avoir quelqu’un avec qui ça « clique », qui parle un langage que tu peux comprendre, qui sait répondre à tes questions avec juste ce qu’il faut de détails pour que tu comprennes sans te sentir débordé.
I love my oncologist
Allez, je te le dis, mon frère ou ma soeur en cancer. Pas parce qu’elle va me lire (même si elle me lit), mais parce que je le pense vraiment: j’adore mon oncologue. J’ai trouvé en elle la personne qui me fallait pour passer à travers tout ça. Elle a ce qu’il faut de psychologie pour faire passer les sales nouvelles, elle se réjouit avec moi des bonnes, elle répond à toutes mes questions (elle m’a même laissé son email histoire que je l’enquiquine même en-dehors des consultations), elle m’encourage et me soutient. Parfois, même, elle me rassure quand un chirurgien ou un radiothérapeute m’a dit un truc un peu brut de décoffrage (traduisez: difficile à encaisser). Bref, c’est une perle. Alors je te le redis: choisis bien, fais-toi conseiller, pose des questions. Tu vas faire un sacré bout de chemin avec ton oncologue. Il faut que tu trouves quelqu’un en qui tu ais confiance.